Mince cordelette
Entre le ciel noir de nuages et la terre ferme sous ses pieds ne restait plus qu’un filet bleu, comme si pour respirer encore, elle n’avait plus que cette espace. Petit, fragile, mince cordelette à laquelle accrocher l’espoir.
Elle avançait au creux d’une plaine, plate et sans vie, morne et usée. Pas un mamelon qui s’en décroche, une butte au moins, une cime au loin. Rien que la plaine et le ciel noir menaçant le bleu qui subsiste, rien que son cœur comme une insulte qui continuait encore de battre. Il était là, tambourinant, ce cœur qu’elle trainait comme un poids. Il était là ce bleu du ciel qu’elle avait noué dans un coin. Petit, fragile, mince cordelette.
Puis, d’un seul coup ce fut l’averse, la pluie glaçante sur ses paupières. Les larmes de la nature sont belles quand on les partage en riant. Mais ce soir, elle avançait seule comme on se perd dans le silence, ce soir la nature lui disait : ” Pleurons ensemble chère délaissée, soyons unies dans la tourmente, viens te consoler dans mes bras.”
Elle s’allongea dans l’herbe froide, but la rosée, blottit son corps. La plaine se referma sur elle, l’enveloppa dans ses bras de mousse, elle y dormit paisiblement.
Tous droits réservés à Laurence Martin Auteure