Courage, mon désespoir
N’as-tu pas déjà trop cédé ?
Laissé de bonheur de côté
Le choix aux autres, la vie passer
Courage, mon désespoir
Abandonne ce bastion usé
N’est-il pas l’heure de transformer
L’ombre en soleil, le grain en blé
Courage, mon désespoir
Brise le carcan, dénoue mes chaînes
Va-t’en courir dans la bohème
Oser l’élan, laver mes peines
Et reviens-moi débarrassé
Des peurs qui m’avaient enfermé
Des doutes qui m’avaient limité
Viens et découpe mes barbelés
Ô mon désespoir prends courage
Fais de tes failles naitre ma rage
Libère le sursaut de survie
Sèche le sanglot, profère le cri !
Trépigne et tape, sors-nous de là
Offre la lumière à mon toit
L’audace de la confiance en moi
La force d’y croire et la joie
Mon désespoir, sois mon allié
Change le chagrin en fermeté
Arme mon bras, lève une armée
D’ambitions folles, d’espoirs guerriers
Donne-moi le goût de ton contraire
Laisse l’espérance creuser son nid
S’ancrer en moi comme un repaire
Te remplacer comme on oublie
Comme on laisse aller le passé
S’entreposer dans la remise
S’évaporer l’heure désœuvrée
La nuit blanche et la journée grise
Comme oublie de se souvenir
D’une vieille rengaine apprise par cœur
Comme on s’enjoint au premier rire
Comme on console le dernier pleur
Pourtant jamais je te promets
Je n’oublierai que c’est par toi
Que j’ai appris qu’on peut tomber
Sans jamais perdre le combat
Que le courage du désespoir
C’est la force de se relever
Et faire aux rêves abandonnés
La glorieuse promesse d’une victoire
Du désespoir nait l’espérance
Du découragement, le courage
Et du très-fond de l’âme humaine
L’espoir encore, l’espoir quand même
Tous droits réservés à Laurence Martin